HomeL'associationTrail et syndrome de Wolfram

Trail et syndrome de Wolfram

Comment réussir à exprimer et retranscrire toutes nos émotions de cet été. Comment résumer ce superbe challenge dans les montagnes, sur ce GR10 ? Comment arriver à trouver les mots pour vous remercier tous, comme il se doit, pour votre générosité, vos encouragements et vos soutiens ?

 

A la création de Sokorritzaileak, il y a un an et demi, je ne savais pas ce que cela donnerait. Le but, était la promotion de la prévention, de le sécurité et du secourisme dans le trail. Mon rêve était aussi l’entraide, qui est la base, le socle, l’essence même de notre association. Arriver à montrer que le trail est peut être individualiste, mais que ce sport peut porter de belles valeurs, dont la générosité. Que l’on peut réaliser de magnifiques projets, tous ensemble, pour d’autres, en partageant notre passion. Vous avez prouvé, avec le défi de l’hôpital, que c’est possible (si vous voulez en savoir plus cliquez ici). Et maintenant encore une fois, avec la cagnotte pour cette lutte contre le syndrome de Wolfram. Je ne vais pas vous reparler des débuts, et raisons de notre aventure pour la petite Ilune et les autres, mais si vous souhaitez les connaitre, cliquez ici.

Je vais donc attaquer cet article, en vous parlant de notre périple, sans trop en dire pour ne pas vous fatiguer, et en finissant par les remerciements, qui seront tellement nombreux que j’espère n’oublier personne.

LE RÉCIT

 

Jour 1 : samedi 15 aout 

Départ de Villefranque 5h30 pour un départ d’Hendaia à 7h, km 0 du GR 10. Un taxi de premier choix pour nous déposer là-bas : Julien Planté et sa compagne Chloé, qui se sont proposés spontanément et gentiment.  Julien n’est autre que votre futur partenaire de course à pied, trail, triathlon… avec sa future boutique Mendi Sports (anciennement Endurance shop) à Anglet. Sur la route cela permet de prendre la température. La pression et l’émotion montent doucement. Pourtant nous ne sommes pas là pour battre un record. On pense à notre ami Stéph, notre 6ème, présent depuis le début de l’aventure, malheureusement blessé au dos, qui ne partira pas avec nous. Arrivé Hendaia 6h30, il fait noir, tout le monde dort, sauf les agents de la ville qui nettoient les rues. On commence à se préparer en attendant Jean Mi, la star locale de notre équipe, qui sait se faire désirer. Un tapis rouge lui sera d’ailleurs déroulé, dés que sa limousine conduite par sa femme, s’arrête devant nous, sous nos acclamations, et quelques insultes, le minimum syndical, pour son retard. Quel prestance cet homme, quel déhanché, on reconnait la classe.

 

6h40 : Alors que l’on pensait avoir un départ simple, avec Peio, un peu de sa famille ou amis et sa fille Ilune, du monde arrive. Jean-Michel Arruabarrena et Céline Cotinat, adjoints de la mairie d’Hendaia, Médiabask et d’autres personnes que l’on ne connaissait pas forcement. Puis 1, 2, 3, une dizaine de cycliste de la section cyclo de l’Amicale Laique d’Hendaye. L’émotion commence à se faire ressentir, vient le discours de Jean Mi, en Basque, les larmes aux yeux. On échange quelques mots, les regards qui en disent long sur notre détermination. On remet le maillot « collector » à Ilune, on fait quelques photos.

 

 

7h00 : Le départ, mais quel départ ! Ilune démarre à nos côtés sur le premier kilomètre, avec un large sourire, une belle foulée. De même que la dizaine de cyclo qui nous accompagnera aussi, avec Peio, jusqu’à Biriatou. Ce fut un superbe moment d’échange et de partage avec eux, quelles émotions. Les sentiers arrivent, les VTTistes nous laissent, on se retrouve les 5. On attaque dans le dur, c’est parti pour le dénivelé. Il est seulement 8h et il fait déjà lourd, mais la vue commence à être belle. On s’arrête boire une gorgée, quand on est rejoint par Pascal, un membre du club de la Sara Korrika, qui avait fait le GR10 en une seule fois dans l’autre sens, quelques jours avant. C’est sympa, on échange, on court ensemble par le Xoldoko Gaina, puis arrivée à Ibardin. On remplit nos gourdes, Pascal nous « abandonne » pour faire demi tour, soit disant pour rentrer chez lui. Je crois qu’il a eu peur de nous 😁. Je comprends, on est tellement affuté par les apéros tapas que même Kilian Jornet à refus de venir. On repart, direction Olhette. L’ambiance est extra, on se chambre, on rigole, on prend notre pied dans les montagnes, la belle vie.

 

 

Olhette ça y est, au pied de la fameuse Rhune, première « grosse difficulté ». C’est parti pour la gravir jusqu’aux 3 fontaines, les organismes commencent à être mis à rude épreuve, pour certains plus que d’autres 😋. Dans le groupe, certains sont des machines, ils ont déjà fait des ultras ça passe tranquille. Pour d’autres c’est plus compliqué, il y en a même un qui se demande tout de même ce qu’il fout là 😨, lui. Comme souvent en été, on se retrouve sur l’autoroute des touristes de la Rhune, on entame la descente. Être 5 c’est top, mais certains ont compris qu’on allait finir par se cogner dessus avec la fatigue, surtout que dans le groupe il y a des casses pieds 😂, de vrais relous. Du coup, comme Pascal tout à l’heure, superbe surprise, dans la descente, à 4 km de Sare, de retrouver du monde pour nous accompagner. La famille Boudin/Otano Julien, Patxika et leurs deux enfants Xalbat et Luma, de 9 et 12 ans, vêtus d’un superbe t-shirt avec écrit Ilune dessus. Ils sont montés exprès pour nous retrouver, et arriver jusqu’à Sare ensemble. Encore un moment magique de partage et d’accélération… Forcément, les enfants Xalbat et Luma envoient du bois dans la descente. Des machines qui ne laissent que poussière et courants d’air sur leur passage. Donc fatigue ou pas, on a notre orgueil 😁, on suit, enfin presque pour certains. On va pas se faire doubler par des enfants ! Et ben si ! Arrivée à Sare, km 30, les 2 loustiques en porte-drapeau devant. Mais quelle arrivée ! Avec Patxi Jauregui Basurco et Marie Pierre Pradere, tous deux adjoints à la mairie de Sare, les copains et copines de trail : la famille de Patrick, Carole, Patrick, Jo, Michel, Josy et Amaia. Sans oublier Fabien Goyeneche du restaurant Baketu, qui nous avait contacté pour nous offrir le ravitaillement. Il nous avait réservé deux tables en terrasse, alors que c’était plein à craquer, ça aussi c’est de la générosité. Il nous avait prévu entrée, plat, desserts.. Autant vous dire que l’on a allégé le menu. Après la jolie collation, place à la traditionnelle photo avec les drapeaux, tout les partenaires présents, sauf la petite famille, trop discrète, qui s’est éclipsée, silencieusement, mais on les retrouvera !

 

12h30 : On recharge les flasques, la motivation. Allez hop ce n’est pas tout, mais ce n’est pas un repas de communion, on repart direction Aïnhoa. Il fait lourd, comme dit l’expression : sale temps pour les gros. Mais c’est faux, car c’est aussi un sale temps pour les maigres, les petits, les vilains et les chiants ! Donc ceux qui cumulent, ils ramassent. C’est une partie moins montagneuse, plus roulante, un peu longue et moins sympathique en paysage.

 

15h : km 42, arrivée à Aïnhoa, chez les frères Dottax, Philippe et Bruno, dans leur splendide et somptueux hôtel Argi Eder. Ils nous avaient proposé un ravitaillement, au tout début de notre aventure. Mais quand on parle de ravitaillement, oubliez les raisins secs, tucs ou encore dattes. Chez eux c’est un ravito 6 étoiles, installé sous des parasols au bord de la piscine. On leur explique que l’on devait être 6, mais qu’avec les supporters on est 11. Comme à Sare il y avait Isa, Amaia, Josy (qui nous avait fait l’honneur d’être habillée cette fois-ci, un miracle), Jo et Michel. Pas grave on partagera. Si vous aviez vu le plateau, on aurait pu être 20 hors taxes. Quelle générosité posée sur la table : melon, orange, tortilla, pâté, jambon, chorizo, gâteau Basque…. On pouvait boire ce que l’on souhaitait, ce sera de l’eau pétillante avec de fines bulles pour Isa. Important les fines bulles, enfin selon elle ! Ils nous avaient installés sous des parasols, au bord de la piscine. Et quand on parle service, c’est même le personnel qui se chargera de remplir nos flasques. Bon le moment est venu de se demander : on reste sur place pour se baigner et manger comme des porcs, ou on repart ? Il y en a un qui serait bien rester à se gaver et manger comme un cochon, il était cuit, recuit, voir biscuit. Mais c’est ça les copains, l’émulation d’un groupe et l’encouragement des amis. Après la prise de Moraline 500 mg et Motex 250 en suppo, avec ordonnance bien évidemment, cela va mieux.

 

 

On repart donc tous ensemble direction Baigorri, avec encore une fois un coureur en plus, ce sera Marco. Pourtant motivé, un incident majeur va nous faire perdre du temps sur notre départ : Jo. Il est venu nous encourager à Sare et Ainhoa en vélo, malheureusement il a du enlever les petites roues, il n’y a pas longtemps. C’est difficile le vélo avec des chaussures automatiques ! Par 2 fois il tentera de partir, enfin de démarrer, mais en cliquant les chaussures sur les pédales, il chutera et s’écrasera sur place, tel un sceau d’eau jeté du 2ème étage, voire une grosse… Mais on connait tous son penchant pour l’alcool, le pauvre. Après une bonne tranche de rire, et le départ de Jo, c’est reparti, mais le combo chaleur, fatigue et ravitaillement XXXL commence à se faire sentir. Le but étant de mettre un pied devant l’autre, cela fonctionne pas mal, ça pique mais ça va. La « boule » de l’Artzamendi en vue, on arrive au col de Méhatché, une presque délivrance. Plus que 12 km de descente. Les blagues se remettent à fuser, pas forcément drôles mais c’est des blagues de fatigue. On arrive dans la descente de la grotte du saint qui sue. Là on évite les blagues pourries, trop facile. On enchaine les sentiers et malheureusement un peu d’enrobé, mais de l’enrobé qui sent l’arrivée. A 4 km de l’arrivée de Bidarrai, belle surprise de voir un ami, le fameux Marc Larronde qui nous rejoint en VTT. Cette machine de kiné, spécialiste de la course à pied, a fini avec nous. Il a même porté son vélo sur le dos, quand il a fallu remonter sur les dernières pentes raides en terre. Autant vous dire qu’avec des chaussures de vélo c’est balèze. Un orage éclate, avec des gouttes d’eau fraiches, tellement énormes qu’elles pourrait noyer un crapaud. Mais ça fait du bien un bon rafraichissent, on aurait pu tendre un verre avec du ricard dedans qui se serait vite rempli. C’est l’effet mirage qui se fait ressentir.

 

18h45 : Arrivée à Bidarrai, accueillis par des élus : le maire Jean Mixel Anchordoquy et les adjoints Antton Seychal, Lydie Arrossa Larreguy, ainsi que tout le conseil municipal. Comme à chaque fois les amis Amaia, Isa, Josy avec en plus Jéjé et sa petite famille : Valoche, Emma et Benoit. On va profiter d’une bonne douche au gîte, mais sans trainer car les élus nous avaient préparé une superbe réception tous ensemble. Petits discours et photos, comme à chaque fois. Soirée fort sympathique, mais c’est pas tout demain c’est rebelote, donc dodo. Forcément on est comme des enfants, même couchés, certains ne peuvent pas s’empêcher de rigoler, balancer des blagues, toujours pourries, et des conneries. On retrouvera même notre Jean-Michel dans une position, plus que douteuse, celle du cafard crevé. Soit disant pour se passer de la crème au niveau des irritations dans l’entre jambe 😳. Bref une nuit entre potes, ça ronfle, ça rigole et… Mais je ne développerai pas plus que cela, ce qui se passe sur le GR10, reste sur le GR10. Il ne faut surtout pas heurter la sensibilité des plus jeunes. Le CSA aurait même interdit cette soirée aux moins de 18 ans. Je crois que les premiers ronflements apparaissent vers 22h30, au milieu de quelques rires.

 

Jour 2 : dimanche 16 août

3h30 : Réveil du matin, chagrin. Motivé, debout en 5 secondes au garde-à-vous, le petit doigt sur la couture, le lit au carré, le paquetage terminé et les dents lavées. Pardon ça c’était avant que le réveil ne sonne. Dans les faits, il sonne, on se regarde, l’air vaseux, enroulé dans notre duvet. Il va falloir se décider à nous lever, le départ est à 5h. Allez hop, on range, on secoue Alex la dernière feignasse qui traine. On se prépare, on met la table, on fait couler le café et on cuisine une belle omelette avec du jambon, (bon vous vous fichez de ce que l’on a mangé, détrompez vous, c’est primordial pour la suite 😃). La journée s’annonce bien, on sera beaucoup à courir ce 2ème jour. 4h30 : on finit de manger, échoués sur nos chaises, quand arrivent nos meilleurs supportrices de la veille, nos 3 mousquetaires, affutées comme des Isards : Josy, Amaia et Isa.  Perception des frontales, on se rend au départ, où une foule impressionnante nous attend, quelques centaines de personnes, de la musique, quel plaisir immense. 😆 Vous croyez franchement qu’il y avait des fous pour venir sur un départ si tôt. On était seul au monde, dans une nuit étoilée et un silence reposant, enfin presque. Le silence est brisé par de la bonne humeur et quelques blagues, et il y en a eu des bonnes, ou pas.

 

5h00 : Départ pour ces 38km, qui commencent par la montée de l’Iparla. Avec les 5 coureurs de la veille accompagnés d’Amaia, Josy, Isa, Eric, Marc, Jéjé, et Jo qui a préférer laisser son vélo, trop dangereux. Autant vous dire que notre équipe était top, partir avec eux, fut un réel plaisir, un super moment de partage et surtout une bonne motivation. On repart déterminés, sans pression, dans une ambiance extraordinaire. 5h30 il est important à cette heure-ci de rappeler l’importance de manger 2 à 3h avant de courir. Donc 30 min après avoir mangé l’omelette, ça brasse, ça gargouille, ça remue et ça rote. Note à nous même : ne plus refaire ça, c’est du suicide gastrique en bande organisée. Vous saisissez maintenant l’importance du contenu de notre petit déjeuner ? Arrivés en haut de crêtes, on fait une traditionnelle photo. On repart quand les filles ont fini leur arrêt pipi, c’est bizarre non ? Car les femmes ont pourtant une vessie plus grande, malgré l’utérus. Ceci n’explique pas pourquoi elles vont plus souvent aux toilettes. Quant au fait de s’y déplacer systématiquement en groupe, les scientifiques n’ont aucune explication non plus. Les hommes devraient aussi s’y mettre. C’est beaucoup plus sympa de partager son pipi entre amis. Mais ce n’est pas le sujet, on repart le long de crêtes, pour descendre par le col d’Harrieta avec le soleil qui se lève. On remonte au km 73 qui est au sommet de Buztenzelai. Comme sur les différents sommets atteints, le paysage est de toute beauté, à couper le souffle, mélangeant levé de soleil, brouillard dans la vallée et couleurs splendides. Il commence à faire chaud, on descend sur Baigorri toujours en rigolant et dans une ambiance extra. On a eu le temps, la descente s’avère plutôt longue. Donc je vous laisse imaginer les blagues pourries après 80 km, Philippe Bouvard à du se retourner dans sa tombe, le pauvre ne méritait pas ça.

 

10h : Arrivée à Baigorri. Il fait chaud, on se regroupe à la fontaine afin de remplir les gourdasses, se reposer et prendre un peu de fraicheur avant de repartir. Moment émouvant, on retrouve Steph sur place. Steph c’est le 6ème, c’est celui était là dés le départ de l’aventure début juillet, qui avait dû déclarer forfait à cause du dos. Il ne remerciera cependant pas nos drôles de dames, qui lui avaient dit d’être là à 7h. Il y était, mais on est arrivé à 10h 😁. Il a attendu dans la voiture, haletant comme un chien au soleil.  Quelle joie de le retrouver là, pour finir les 18 km avec nous, malgré sa douleur au dos, c’est génial. Ce fut un déchirement pour nous de partir la veille sans lui, donc le bonheur était intense. Notre Jéjé national quant à lui a tout prévu, son écurie de ravitaillement perso, c’est ça les champions. Valoche, sa femme, et ses enfants Emma et Benoit lui amènent à manger : fromage, talos, côte de beauf frites, lui remplissent sa gourde, lui massent les pieds et le cuir chevelu. Le petit muxu de Valoche à Jéjé donne le top départ de l’ascension. Certains ont essayé d’avoir un muxu aussi, mais malheureusement Valoche est fidèle, pourtant Jéjé est préteur. Mais on ne souhaite pas détruire ce couple. On attaque le km vertical de la station de trail, direction Olhandoi. C’est long, on sent les organismes qui fatiguent, certains ont des crampes, d’autres sont HS ou ont une grosse fringale. Puis, il y a les mecs comme Jo et Pat. Jamais de douleurs, jamais fatigué, ils avancent en encourageant tout le monde, restant toujours avec les derniers. En fait, c’est le genre de mec qui t’énerve. Ils ne sont pas humains, c’est pas possible d’être une machine comme ça. Pat ne transpire même pas, on se demande même s’il a eu besoin de changer de slip et de tenue depuis hier, il est sec et ne sent pas le pottock. Il nous semble pourtant qu’il s’est douché. On ne le saura jamais car la nature offre des parfums merveilleux qui dissimulent les odeurs, enfin pas de tout le monde.

 

 

 

En parlant de machine il y a nos 3 drôles de dames, Isa et Amaia en fer de lance pour donner le rythme. De vrais déconneuses, dévergondés, rigolotes et vraiment super sympas. Et il y a Josy, notre maman du week-end. Toujours un mot gentil, une parole douce, une aide, un sourire, un tuteur pour les uns après les autres. Les superlatifs sont trop nombreux pour vous parler de cette fille extra. Arrivés au col d’Aharza, il nous reste 12 km, en passant par le dernier sommet : le Munhoa. Jéjé retrouve son fan club, il se fait changer son slip par son écurie. Marc et Serge repartent et nous laissent finir sans eux. Cela devient dur, très dur, la fatigue, la chaleur, les crampes. Certains ont le moral atteint, Jean-Mi fait semblant d’en chier pour remonter celui des autres, prouver que tout le monde peut craquer. On sait pourquoi on a fait ça, on ne peut donc pas se plaindre que ce soit dur, seulement 2 jours pour nous. Le but est proche, cette équipe de 10 a du caractère, une envie énorme, et du cœur. Une bande de pote qui trouvent toujours les mots pour se relever et avancer. C’est le moment de raconter des blagues pourries, avec la fatigue on rigole pour rien, on manque de discernement.  De retour sur les sentiers, quel  plaisir ! En bas de cette dernière montée, de retrouver l’icône, le mythique, l’idole, la montagne, le magnifique et gigantesque Xantxo, avec son énorme… objectif. Il est monté exprès pour nous attendre et faire de superbes clichés de nous. Enfin superbes  😏, des photos de nous avec la gueule ravagée après 90 km, merci photoshop. On parle quelques minutes et on repart. Arrivé au sommet du Munhoa, la descente restera un gros souvenir. Imaginez vous, il reste 7 km, il ne vous tarde qu’une chose : arriver. Et là malheur, il y a des vaches, en plein milieu du sentier. Vous cela vous fait peut-être rire, mais pas Amaia, cette superbe coureuse en a peur, mais vraiment. Elle a déjà un détour de 6 km pour éviter des vaches. Mais là, malgré toute notre gentillesse et notre bonne volonté, impossible de rallonger. On continue, quitte à l’endormir sur place comme Baracouda, ou l’abattre comme un cheval blessé. On décide, enfin surtout elle, de traverser ce troupeau de vaches carnivores, immenses, avec des crocs de 20 cm, assoiffées de sang et de traileurs. Prenant son courage à deux mains, elle avance, l’ambiance est pesante et stressante. Des gouttes de sueurs coulent le long de son visage, qui est crispé, et là c’est le drame ! Une vache la regarde, la fixe même, du coup on a eu droit à un sprint et une bonne tranche de rire. Comme si on avait encore de la force dans les abdos.

 

 

 

En bas, on retrouve encore une fois la team supporters de Jéjé avec en plus, sa belle sœur Sylvie. Elles nous suivront en voiture presque jusqu’au bout. 3 km d’enrobé et Garazi est en vue. L’ambiance change, c’est la fin, on se lâche, on se détend. l’émotion commence à se faire ressentir, on sort les drapeaux. L’arrivée aux halles de Garazi est en vue, il y a beaucoup de monde, des têtes connues et d’autres non. On arrive sous les applaudissements. Ilune est en vue, elle court dans les bras de notre idole Jean Mi et l’embrasse. A ce moment je peux vous dire que c’est une explosion d’émotion, les poils se dressent sur tout le corps, tels un garde à vous militaire. Les larmes montent aux yeux, des frissons traversent tout le corps, la joie éclate. On est arrivés, au milieu des copains, de la famille d’Ilune, des inconnus. Il y a aussi des membres du conseil municipal de la commune de Garazi, qui eux aussi nous ont gentiment organisé une petite réception d’arrivée. On ne sait plus où donner de la tête tellement l’émotion est grande, on se prend dans les bras, chacun laisse éclater sa joie, c’est fini.

 

 

 

Mais on ne doit pas trop trainer, on doit aller se doucher. Je suppose que vous vous en fichez, mais c’est encore pour prouver la belle générosité. Comment faire pour laver 10 coureurs en pleine ville ? Il suffit de 2 âmes charitables : Sylvie et Xabi, qui nous ont ouvert leurs portes et leurs douches. Une partie s’envole donc à Saint Jean le Vieux et l’autre quelques kilomètres plus haut. On ne saura jamais ce qu’il s’est vraiment passé chez Sylvie, apparemment ce n’était pas beau à voir, mais chez Xabi il y aura de l’action au menu. Une bière offerte généreusement sur la terrasse (comme chez Sylvie), autant vous dire qu’après 100 km, on a tous eu l’impression d’avoir bu une pinte. Vient la douche, et là, 2 choix s’offrent à nous : une douche à l’italienne au rez-de-chaussé, ou une douche dans une baignoire au 1er étage. Donc soit, le premier choix, on peut y aller en rampant, en roulant, soit le 2ème……. Monter, à moitié bourré, le dénivelé du premier étage, puis enjamber la baignoire, qui paraissait 2 mètres de haut, surtout pour les petites jambes… Bien sûr, honneur aux dames et à Mr Jean-Mi pour l’italienne, les autres pourrissent encore à l’étage, secs comme des raisins. L’histoire ne nous dira pas comment de poils de grizzli ce sont dans les siphons ?

 

Même en écrivant ces lignes, 1 mois après cet évènement, l’émotion reste grande en tapant ces mots, on en parle souvent entre nous. Il s’est passé des choses fortes, si fortes dans ses montagnes, que cela nous a liés pour toujours, vraiment. Ce projet a démarré début juillet, officiellement le 14 juillet, jour des 13 ans d’Ilune. Il est définitivement terminé ce 19 septembre, jour de la remise du chèque à l’association syndrome de Wolfram. On l’a préparé avec nos tripes, que ce soit la préparation (préparer les pubs, la communication, trouver des partenaires, donateurs, préparer le parcours, contacter les mairies, associations ou organismes…), ou ces deux jours en montagnes. Cela nous aura pris du temps et de l’énergie. Mais qu’est ce que 2 mois de préparation, 2 jours difficiles en montagne, quand on pense que pour certains, c’est tous les matins en se levant que c’est difficile, tous les jours qu’il faut se battre. Ilune est un exemple de combativité, elle avance sans se plaindre, regarde l’avenir entourée de sa famille.

 

 

LES REMERCIEMENTS

Cette aventure a connu un succès fou, même inimaginable. En cette période bizarre, avec le COVID et les vacances d’été, qui aurait pu penser que cela marcherait. Mais tous nos efforts auraient été vains si personne n’avait cru en nous, si vous n’aviez pas participé, chacun à votre façon pour cette réussite. Ce bilan plus que positif a été atteint grâce à vous tous, nous vous remercions du fond du cœur.

POUR NOUS AVOIR TANT DONNE SANS RIEN ATTENDRE EN RETOUR, MILESKER

  • La pharmacie des sables d’Anglet, pour nous avoir offert la trousse de soins et de 1er secours,
  • BK Sports à Mauléon, pour la réalisation ultra rapide des maillots collectors,
  • Julien Planté et Chloé de Mendi sports pour nous avoir offert des barres, gels et autres produits pour notre périple. Mais aussi pour nous avoir déposé au départ et être restés jusqu’au bout. Et les petits plus bien appréciables,
  • Xan Trecu, du restaurant Eskularia de Villefranque, pour nous avoir offert l’apéro et les tapas lors de nos réunions,
  • Fabien Goyeneche du restaurant Baketu de Sare pour le ravitaillement, sur nos tables réservées et sa disponibilité malgré le monde,
  • Philippe et Bruno Dottax, d’Argi Eder à Ainhoa, pour leur ravitaillement 3 étoiles au bord de la piscine, et la disponibilité de leur équipe pour nous,
  • Xabi et Sylvie pour la douche à l’arrivée,
  • Martine Barbier, pour son massage offert,
  • La section cyclo de l’Amicale Laique d’Hendaye, pour avoir fait les premiers kilomètres avec nous au départ,
  • Alexandre Jouin pour être lui même, il est balèze le type.

 

LES MAIRIES A NOS COTES, MILESKER

  • La mairie d’Hendaia pour leur don et leur présence au départ,
  • La mairie de Ziburu, pour leur don,
  • La marie de Sare, pour leur don et la kutxe organisée,
  • La mairie de Bidarrai, pour leur don et la superbe réception du samedi soir,
  • La mairie de Garazi, pour le pot à l’arrivée,

 

LES DIFFÉRENTS DONATEURS, MILESKER

  • La section cyclo de l’Amicale Laique d’Hendaye,
  • Les cartonnages Larré à Bayonne,
  • La cidrerie Hurrup eta Klik à Garazi
  • Ébénisterie De Peyrecave à Anglet,
  • La société Sokoa à Hendaye,
  • Le CSE de le société Sokoa à Hendaia,
  • L’hôtel C’vall à Urepel,
  • L’hôtel Juantorena à Baigorri,
  • Argi coiffure à Garazi,
  • Insua informatique à Bayonne,
  • SARL conserverie Gratien à Sauveterre de Béarn,
  • EURL Molédous à Garazi,
  • L’association Milafranga Gaindi à Villefranque,
  • La société Onake à Donibane Lohitzune,
  • Le bar de la mairie à Sare,
  • Mme Jorajuria propriétaire du gite où on a dormi, à Bidarrai,
  • Café des sports à Garazi,
  • Le Ttki club Ana à Ziburu,
  • La FIBA à Soustons,
  • Le restaurant Eskularia à Milafranga,
  • Les 398 donateurs en liquide, chèques ou sur la cagnotte en ligne,

 

 

LES MEDIAS QUI EN ONT PARLE

  • Radio France Bleu Pays Basque,
  • Médiabask,
  • Actu Pays Basque,
  • Sud-ouest,
  • Gure Irratia

 

 

 

LES COPAINS COUREURS ET / OU SUPPORTERS

Tout d’abord Simon Guignard dit Trissaer, Un jeune traileur que l’on a croisé le premier jour. Ils nous doublera régulièrement, avant de partager des bouts de trajet avec nous. Ils partait faire le GR10 complet, en 12 jours. Un type extra !

La famille Boudin/Otano Julien, Patxika, Xalbat et Luma, Pascal, Carole, Patrick, Jo, Michel, Marc, Serge, Sylvie, La famille Larramendy avec Jéjé, Valoche, Benoit et Emma et j’en oublie surement ! Sans compter tous les encouragements des inconnus sur le parcours.

Je finirai par nos drôles de dames, nos trois mousquetaires, nos Cat’s Eyes, le trio Amaia, Isa et Josy. Dans une organisation comme ça il y a ce qui se voit, et tout le travail de l’ombre en amont. Elles étaient là pour nous aider, amener la veille une voiture à Bidarrai et à Garazi afin que l’on ait des changes et de quoi se laver. Elles nous ont suivi sur tout le parcours, présentes sur les ravitaillements pour nous aider et nous apporter leur joie de vivre communicative. Mais comme écrit plus haut, elles ont aussi couru, des machines telles des gazelles. Quel soutien ce trio, des rires communicatifs à faire rire un porcelet sur la broche. Mais on donnera tout de même une mention spéciale à Josy, la maman du groupe. Elle s’est occupé de nous amener notre petit déj et nos affaires à Bidarrai, toujours un geste ou un mot réconfortant. C’est aussi elle qui a gardé pendant plus de 24 h nos serviettes, fringues et pompes sales et odorantes dans sa voiture au soleil, un rat crevé sent meilleur. Elle est restée en permanence avec les derniers afin de les pousser, pendant qu’Amaia et Isa mettaient le rythme devant. C’est vraiment des filles extras, qui nous ont aidé, bien plus qu’elle ne le disent. Elles sont humbles et ne reconnaitrons jamais, que tout ce qu’elles ont fait nous a énormément apporté.

 

Le but étant donc de récolter des fonds pour le syndrome de Wolfram, vous avez tous été extrêmement généreux. Certaines personnes avec peu de moyen ont tout de même participé. Chacun à donner ce qu’il pouvait. Avec cet énorme élan de générosité vous avez réussi à récolter la somme folle de 13020 euros. Merci à tous du fond du cœur.

Merci à Jean-Michel, Bertrand, Alex, Patrick et Stéphane d’avoir cru en ce projet fou.

Si vous souhaitez voir la petite vidéo de notre périple, cliquez ici.

Thomas

Leave a comment